lundi 8 septembre 2008

Je me souviens

Entention... Cet article va être traès, traès personnel...

Je vais parler de ma mère. Je crois que je vais lui consacrer plus de temps que jamais je ne lui ai consacré.

En des temps où la pillule n'existait pas ou si peu et seulement pour des femmes appartenant à des classes sociales ou intellectuelles, dirons-nous, d'avant-garde, je suis débarquée, puînée de 4 enfants... Résultat d'une obligation maritale, d'où le désir extrême de ma mère de r'caminché à pouponner, elle qui n'était pas vraiment faite pour ça...
En 61, année de ma naissance, elle décide donc de se trisser ailleurs, voir si on y était... En mes couches et maillots, me voilà propulsée dans une pouponnière, dans le Doub. Mes frères zé mes soeurs vaquaient tant bien que mal chez pierrepauljacques, en Région Parisienne.

Nous avons vécu chez mes grands-parents paternels pendant les 14 années qui suivirent, après qu'ils aient réussi à nous regrouper. Ils avaient 60 ans et sortaient de l'Allier profonde quittée au moment de l'exode. La vie était dure pour eux... Ils étaient rudes.. Très rudes. Ils nous disaient tout le temps qu'ils avaient ramassé les patates dans les champs en plein hiver à une température de moins 15 000 à l'âge de neuf ans...Le portrait de Jaurès trônait à côté de la télé noir et blanc. Mon grand-père, un vieux con violent, lisait l'humanité et interdisait à ma grand-mère de feuilleter le Parisien. (D'ailleurs, quand il a cassé sa pipe, elle s'est précipitée à la maison de la presse pour se payer ledit canard....mpfffff... je sais pas, peut-être qu'il y avait des trucs pas sages, à l'intérieur, ou tout simplement des belles robes...)

On m'avait toujours fait croire qu'elle était morte.

Bref !!! à 13 ans sonnés, je me suis faite "kidnapper" en pleine classe de 5ème, que je redoublais allègrement, par mon frère qui obéissait aux injonctions de ma mère. Déja, c'était folklo comme entrée en matière.... Moi, ça m'plaisait bien, le rodéo et tout ça en DS 21 !!!! (sauf que j'avais une franche envie de gerber)

Ma première question a été celle-ci : "Est-ce que je pourrais porter des jeans ???" Je crois qu'elle a dû être décue, mais bon.... Et Meeeeerde ; très vite, je me suis retrouvée propulsée, parce que trop chiante et trop caractérielle à son goût, à l'internat de Chartres : Ecole sainte kekchose, jupe plissée, chaussette blanches et tout le toutim.... Giarf ! J'ai jamais fait autant de conneries qu'à cet endroit... Mais bref... J'ai appris à la connaître... Elle avait la bougeotte et la folie des grandeurs, donc, elle m'a rekidnappée en plein milieu d'année, et nous voila repartis vers d'autres contrées.

Il faut dire qu'elle était remariée avec un homme aveugle qui était facteur de piano et qui tenait un magasin de musique à Boulogne Billancourt. Elle a tout bouffé et bien plus encore. C'est pour ça que nous avons fui sur les chapeaux de roues vers le Sud-Ouest où déjà, elle avait en ligne de mire un hotel-restaurant de 21 chambres et 100 places à Surgères. Je me souviens : l'Hotel des Trois Piliers.... Son mari s'est retrouvé à la plonge et moi, à l'école Sainte Trucmuch.... Elle était odieuse à cette époque... Elle a rebouffé la cabane et on a dû se sauver à nouveau comme des voleurs. Mais moi, j'm'en foutais.... J'aimais pas l'école... ou, en tout cas, pas l'autorité....

En rentrant à Rambouillet (eh oui, il faut suivre...), son mari a décidé de reprendre la restauration des pianos et nombre de ceux-ci trônaient dans le garage. On s'était dit, lui et moi, qu'il me donnerait des cours de piano...(vraiment, on s'aimait bien, tous les deux) Mais !!!!!! Ma mère était repartie dans un autre délire : Vendre des fromages sur le marché.... Donc ! au lieu de me retrouver devant un clavier, je me suis retrouvée derrière un étal.... J'aime, j'adooooore le fromage, mais y'a des limites, tout d'même !!!

Je suis restée un an avec elle ; j'ai déménagé 4 fois... Et j'ai finalement décidé de la laisser à ses délires.. Oufffff ! Fatiguant !

La seule fois où elle a vu mes enfants, elle leur a offert des poupées barbies (même à mon fils, à qu'à voir !!!) et m'a signifié qu'ils n'étaient pas très bien élevés..... Il lui arrive même de confondre mes enfants avec ceux de ma soeur, et elle est loin d'être alzheimer... gniarffff

Aujourd'hui, elle habite..... euh, je ne suis pas sûre de l'endroit. Elle a 75 ans et elle déménage (ah ça pour sûr, elle déménage velu...) à peu près tous les 6 mois... La condition sine qua non, c'est que ce soit dans le midi, avec piscine....

On se refait pas !!!

Finalement, je ne lui en veux pas... Je la plains... Et je lui dédie ces quelques lignes, parce qu'elle les vaut bien.

J'assure que le premier ou la première qui me dit pôv, je le ou la tag !!!






7 commentaires:

Anonyme a dit…

pas marrante tout les jour cette maman...
on dirait que l'instinct maternel n'est finalement pas quelque chose de très naturel !

Proserpine a dit…

Celui qui a dit que l'amour maternel est inné est uuunn con.
Je voulais juste lui rendre un non-hommage et puis, finalement, je n'ai eu à la cotoyer que quelques jours ! Et il y a si longtemps.
Bonne semaine à toi et vérifie bien que tu n'as qu'une paire de clés ;o))))Je me suis bidonnée avec ton histoire...

indigo a dit…

Me souviens au collège, quand à la récré je ne t'ai plus vue... puis ton Père venir chez nous le soir même.
Quelque part j'ai du t'envier d'avoir été "kidnappée" comme dans les films...mais j'imaginais un scénario beaucoup plus heureux !

orfeenix a dit…

ma pôv! pure pôvocation pour être taggée! en fait cette mère a le mérite de ressembler à un personnage d' Almodovar ou d' un road movie, en tout cas pas aux saintes mères désuettes et beauffines qui ont bercé , voire endormi, les enfances traditionnelles, ta fantaisie, tu la lui dois peut ^tre en partie...

Proserpine a dit…

indigo : Je me souviens de mon retour quand j'ai immédiatement débarqué chez toi, îvre de liberté...

Adonis : Ouais, Almodovar, c'est bien dans cet univers qu'elle réside... Je ne sais pas si j'aurais apprécié le doux cokoun de sa poitrine... Qu'elle a généreuse, au demeurant.
Suis pas persuadée qu'elle était fantasque. Plutôt inconsciente.
Ceci dit : fantasque, fantaisiste, fantastique : où est la petite nuance qui justifie ces mots dans la langue française ? A toi de jouer...
Quant au tag, je te préviens : il s'agira de décrire sa mère en quelques lignes ou quelques strophes... Au boulot !!!
Bien à toi, Isadora...

Anonyme a dit…

M'ouais... l'amour maternel... je reprendrais bien à ma manière une chanson de G.Brassens : parlez-moi d'amour maternel et j'vous fout mon poing sur la gueule, sauf le respect que j'vous dois...
Si tu as le temps ou l'envie, tu pourrais lire le 1er livre de Justine Levy (oui, la fille de...) titre : le rendez-vous.

Proserpine a dit…

Mi-sourie : Je prends bonne note... Merci à toi, petite rongeuse